Plume
Je kiffe le conte ! Quand j’étais petite, j’adorais le livre « contes et légendes de Bretagne ». Je pense que j’étais faite pour le conte sans le savoir et que je manquais simplement de confiance en moi pour raconter.
Mon parcours a été fait de plein de petites rencontres : quand j’avais 20 ans je traînais beaucoup dans des activités associatives et les milieux alternatifs. J’ai animé une scène libre de contes, après ça j’ai été invitée par une copine à faire une formation sur le conte, et mon « passage à l’acte » a été quand j’ai été invitée à un anniversaire artistique par une copine pour conter sur scène. J’avais rien préparé du tout, je me suis lancée devant tout le monde et j’ai remarqué que tous les gens restaient assis à m’écouter, un conte, deux contes, trois contes, ils étaient toujours intéressés ! C’est là que je me suis rendue compte que je pouvais conter.
Je dirais que j’ai suivi le chemin initiatique de l’art de l’oralité. Pour moi, ça m’a permis d’accepter d’avoir la possibilité d’exister en prenant la parole par des voies artistiques. Plus je me suis mise en danger sur les scènes et plus ça m’a donné confiance dans la vie de tous les jours. En ça, je dirais que le conte m’a aidée dans mon développement personnel.
Martin
J’ai un rapport très intime au conte. J’ai toujours aimé qu’on me raconte des histoires, la lecture, le cinéma… J’ai un souvenir très précis d’un spectacle quand je devais avoir 7-8 ans où le conteur a dit « plus je parlerai plus je mentirai, je suis pas payé pour dire la vérité », j’ai été super content parce que moi aussi j’adorais parler !
J’ai commencé à raconter quand un conteur, par jeu, a proposé au public au début de son spectacle de raconter des histoires. J’avais 10 ans, je n’avais pas très bien compris que c’était un jeu, presque une blague, alors j’ai raconté une histoire devant 300 personnes et j’ai adoré ! Depuis, j’ai jamais arrêté.
A 20 ans, un copain m’a proposé une scène avec carte blanche, j’étais déjà dans le milieu artistique, à l’époque je faisais surtout du cirque. C’est ce jour-là que je me suis vraiment demandé si je voulais devenir professionnel du conte.
Pour moi, le plus important dans les contes ce sont les personnages, j’aime tous les personnages dont je parle, quand je raconte ce sont comme des membres de ma famille, je les aime et je les comprends. Les contes sont pour moi des petits morceaux d’humanité. Je m’exprime surtout par l’artistique, le conte c’est mon moyen d’expression.
Quand on s’est rencontrés, ça a été un peu « ah, toi aussi tu racontes ? »
Plume : quand j’ai vu Martin conter, j’ai vu sa sincérité dans son spectacle, grâce au conte j’ai vu qui il était vraiment et je suis tombée amoureuse de lui.
Martin : j’ai rencontré une fille qui s’appelait Plume, qui était crieuse de rue et qui vivait dans une grotte : un vrai personnage de conte ! Alors forcément…
Après avoir fait une tournée artistique ensemble, on a acheté notre maison à la Mêl’Angerie et dès le départ on a eu l’envie de rénover la grange pour en faire une salle de spectacle. Ça nous tenait vraiment à cœur de créer un lieu qui accueille la parole. On a accueilli des festivals, des soirées contes et musiques, on a organisé une mômerie, un festival pour enfants, et ça fait depuis 6 ans qu’on vit ici qu’on voudrait faire un festival de contes, alors voilà comment est né Cœur de contes.